jeudi 16 décembre 2010

Attente et tumulte

Katmandou, 16 décembre  5h52 am

Je vais mieux maintenant. Toute cette nouveauté, cette différence, cette beauté, cette laideur, ça fais beaucoup à assimiler en même temps et j’ai fait une petite indigestion cette semaine! Je crois que j’ai frappé un mur, mais maintenant que le méchant est sorti, je vais mieux… J’aimerais remercier tous ceux qui m’ont envoyé des mots d’encouragement et de réconfort (plus ou moins fisolofiques selon…), j’ai senti un courant de support intersidéral traverser Internet pour me couvrir d’une couverture d’amour! Merci!

On sait qu’y en aura pas facile, mais ces journées-là sont quand même lourde et il faut apprendre à gérer toutes ces émotions. J’ai déjà lu quelque part une phrase du genre le voyage vous défait pour mieux vous refaire et je crois bien que c’est ce qui m’arrive.  Nous sommes la somme de nos expériences, c’est ça grandir! (Et Mère Thérésa, du haut de ses 4 pieds 9 était une très grande femme!). Je ne peux pas porter le poids du monde sur mes épaules (Merci Papa!) et je peux devenir le changement que je veux voir dans le monde! (Merci Véro!) Et ça, c’est vrai et c’est bon de se le remettre en tête! Et vous, que faites-vous pour devenir le changement que vous voulez voir dans le monde?!? Pas besoin d’être Gandhi, ni Mère Thérésa! Ça peut être aussi banal que de sourire a un étranger dans la rue, complimenter quelqu’un sur son travail bien accompli, prendre des sacs écologiques au lieu du plastique… Peu importe ce que l’on fait ou si minime croit-on que sont ces gestes, ils ont un impact quelque part… Rappelez-vous la théorie du battement d’aile du papillon!

Je me souviens de mon premier cours d’anthropologie au cégep avec l’insipide Denis (au teint blanc comme lait… tellement blême que si je n’avais pas été témoin de ses activités diurnes, que j’aurais cru que c’était un vampire…!) qui nous parlait qu’on observe (et juge) les autres cultures avec les yeux de notre propre bagage culturel, à travers les filtres de nos sociétés occidentales… C’est ce que j’ai fait ces derniers temps, au lieu de découvrir sans jugement, j’ai regardé avec mes yeux de touriste qui croit que c’est bien mieux chez elle… J’ai bien envie de remédier à ce comportement… (Même si la misère humaine est et restera un sujet sensible… J’ai encore croisé un homme qui marchait à 4 pattes hier. Il est sorti de nulle part, je crois qu’il lui manquait un bout de jambe… Je ne me suis pas retournée pour savoir…).

Ca faisait exactement un mois que j’étais partie lorsque j’ai disjoncté (je l’ai réalisé après), peut-être y a-t-il divers stades à passer lorsqu’on fait un long voyage?! Je me souviens d’une discussion avec Michael (vous vous souvenez, l’Américain rencontré a Lumbini qui a fait un cour de kung fu en Chine!?) où il me faisait part d’un commentaire d’un autre voyageur qu’il a croisé. Le gars était sur la route depuis assez longtemps (un an si ma mémoire est bonne) et sa théorie était que durant les 3 premiers mois d’un long voyage, on se considère comme étant en voyage. Après 3 mois, on considère qu’on vit, tout simplement…  Et sincèrement, je n’échangerais pas ma place pour rien au monde! Je discutais avec Lara, une Américaine qui fait un tour du monde pendant 10 mois, et quand elle m’a questionnée à propos de mes plans, je lui ai dit que j’étais sur la route pour seulement 6 mois… C’est Aurora me l’a fait remarquer… C’est drôle comme l’espace-temps est relatif…

C’est un des buts de mon voyage ici, vivre dans le moment présent. Il est quelle heure? Maintenant! Où sommes-nous? Ici! (Extrait du Guerrier pacifique de Dan Millman). C’est plus difficile qu’il n’y paraît et j’ai pourtant un set-up parfait pour le faire! Pourquoi mon esprit voyage-t-il plus vite que mes jambes? (Extrait d’un livre de Christophe Cousin, voyageur Français qui a écrit Le bonheur au bout du guidon, un récit d’un tour du monde à vélo).
J’ai hâte de traverser en Inde maintenant… Je sens that I’m done with Nepal (je commence a réfléchir en anglais à force de toujours le parler…. C’est bien pour moi!) et j’ai hâte de goûter l’Inde (et pas juste a ses délicieux plats! Je salive plus que le chien de Pavlov juste à y penser!) Paraît que le Népal est une bonne introduction pour l’Inde, alors je crois que je suis prête pour plus! Après ma petite crise-je-m’-ennuiiiie-de-mon-monde-de-la-neige-et-des-bons-p’tits-plats-de-ma-maman-pendant-les-fêtes-la-vie-est-trop-injuste-j’ai-mal-au-cœur-de-toute-cette-pauvreté-voulez-vous-ben-me-dire-ce-que-je fais-ici, je me sens prête à rebondir et j’en veux plus!!!  Si j’étais hardcore, je choisirais Varanasi comme point de départ… Paraît que c’est très choquant pour les occidentaux... et je dis pas choquant dans le sens de maudit-que-je-suis-donc-choqué-après-toi, mais plutôt dans le sens de choc-culturel-intense-ici-on-brule-les-morts-sur-le-bord-du-gange-et-on-se-brosse-les-dents-directement-dans-un-des-fleuves-parmis-les-plus-pollués-au-monde-et-on-fais-caca-dans-la-rue! Qui vient passer ses vacances des Fêtes choquantes avec Vishnu, Ganesh et tout ce beau monde avec moi?!? Quoi qu’a bien y penser, c’est aussi très choquant Noël avec toute cette consommation!  Je voulais commencer par le sud, dans la région du Kerala (humide et chaud à suer du coude… Peut-être que mon ch’veux raide et moi allons finir en mouton! Ça ferait changement!), mais je me demande si je ne changerai pas d’idée en commençant ma visite en mettant la switch choc/dépaysement a high… Ça pourrait être un bon plan… mais le plan est que je n’ai pas de plan! Et surtout the plan is to stick with NO PLAN!!!

Zzzzzz……….

Est-ce que j’ai perdu des joueurs?!? Est-ce que ça devient aussi plate qu’un téléthon?!? On vous rappelle mesdames et messieurs qu’on prend vos dons via un transfert de fonds facile et rapide via Western Union! AAHAH!!! (C’est une blague, mais après tout, les blagues ont souvent un fond de vérité! Hi hi! Ou encore, je devrais me lancer dans l’importation de bijoux! Vous payez le double de ce que je paye ici et vous sauvez encore au moins 75% par rapport au prix canadien!)

Comme je vous disais, je suis de retour à Katmandou. J’ai revu ma compagne Espagnole avant son départ, elle est maintenant à Delhi, mais nos chemins se recroiseront probablement quelque part en Inde…  Et j’ai encore une aventure de bus à vous compter! Hey oui, c’est ça les transports ici, c’est comme les hopitaux au Québec…  tu sais quand tu pars, mais jamais quand tu arrives! J’embarque gaiement dans le bus beige identifié BABA aventures pour un trajet devant duré entre 6h et 7h pour parcourir les pénibles 126 km de route (vous avez bien lu… 126 km…). Le bus est tombé en panne, ça c’est sans compter les multiples pauses pipi-bouffe (a-t-on besoin d’arrêter 3 fois faire pipi en 6 heures?!? Ça peut bien prendre une éternité!). Alors premier problème : une épaisse fumée noire s’échappe du moteur et envahi le bus… On arrête sur le bord de la route et fiou, on repars une demi-heure plus tard… On arrête pour une pause pipi et pour manger 20 minutes plus tard, on en profite pour changer une strap et remettre de l’eau dans le radiateur… On repart… 1h plus tard on reste en panne une autre fois à seulement une dizaine de km du but… Et cette fois-ci pour de bon… On a de la chance, un autre bus arrête et embarque les passagers… Mais le bus est devenu bondé rapidement… Bah… pas grave, y’a toujours de la place… sur le toit! Alors j’ai eu mon initiation de voyage sur le toit d’un bus!!!

Je crois que c’est vraiment une façon trippante de faire la ride! On voit tout de là-haut! Et rassure-toi maman, on allait pas vite! Et on est resté pris dans un bouchon de circulation monstre pendant 3 heures! Heureusement que j’avais encore mon gros manteau de trekking à me mettre sur le dos, car il faisait pas chaud pour la pompe à l’eau là-haut! Nous sommes finalement arrivé à l’entrée de la ville et voyant que ça n’avançais toujours pas, nous avons partagé un taxi à 3 personnes pour nous rentre dans le quartier touristique! C’est bien beau l’aventure, mais quand y’a toujours ben des limites!

- Intermède (musique d'ascenseur) -
Moines et pigeons


Katmandou, terrasse sur le toit de l’hôtel  17h00

Hier et aujourd’hui, j’ai pris ça mollo et me suis promenée dans le quartier touristique te fait du shopping de touriste! J’ai eu mon premier contact avec la légendaire bureaucratie indienne (ils ont importés ça des britanniques) pour obtenir mon visa indien… le seul moment pour aller déposer la requete est le matin entre 9h et 12h00, c’est fermé l’après-midi… et devinez quand je suis allée?!? En après-midi bien sur… Demain, c’est férié…. Alors je devrai attendre à lundi avant de déposer ma demande qui prendra semble-t-il 5 jours ouvrables…. Alors si tout va bien, je devrais obtenir mon visa le 24 décembre (cadeau de Noël). Mais honnêtement, j’ai pas envie d’attendre une semaine… Grrrrr…. J’ai pas envie de passer une semaine encore ici à me les geler… Le jour on est bien lorsqu’on est au soleil (il doit faire environ 15 degrés), mais à l’ombre, c’est frisquet et je vous parle pas du soir… Ici, c’est pas chauffé… et les Népalais laissent toujours les portes ouvertes (peu importe qu’il fasse froid ou pas…) j’imagine qu’ils trouve que c’est plus accueillant et chaleureux (sic!) ainsi. Alors le soir, on se couche en combine, avec les gros bas de laine, la tuque et le sleeping bag par-dessus la couverture pcq en plus d’être frette, c’est humide…

L’hôtel où je suis descendue pour rejoindre Aurora avant son départ était particulièrement shitty… hyper bruyant (que diriez-vous de rester en haut du Dagobert?! Avec en prime la même toune de Céline qui passe 4 fois de suite(!), de l’eau brune qui sort de la tuyauterie et une joyeuse coquerelle qui se balade tranquillos dans le corridor (c’est ma 1e en un mois, je considère que c’est une très bonne moyenne!)… En plus, je me suis fais piquer par je sais pas trop quelle bibitte pendant la nuit…

Alors ce matin, la première chose que j’ai fait est de me trouver une place décente où passer les prochaines nuits! Ma 2e priorité était d’aller à l’ambassade… Normalement, j’aurais eu le temps de tout faire, car je suis plutôt matinale (5h30 ce matin…) mais voyez-vous, j’avais oublié la clé de mon hotel shitty et j’ai dû retourner à celui que je venais de trouver (et où j’avais laissé mon sac avec la clé). No big deal… mais ici, tout se ressemble, les noms de rues n’est pas pas trop indiquées et je commence à bien maîtriser l’art de me perdre à Katmandou! Alors j’ai joué à tu brules/tu gèles et ai tourné en rond pendant une bonne heure dans le dédale des rues et recoins de la ville… Quand je suis revenue au  nouvel hôtel (à 8 minutes de l’autre… ah quand on connaît la trail!) il était déjà midi… No big deal, j’irai en début pm… Ah ah…
Dans le rickshaw me ramenant au quartier touristique la 1e fois que je me suis perdue... 


Alors me voilà pogner dans le coin pour la prochaine semaine et ça me déplaît! J’ai le goût de bouger et je me surprends à ne pas avoir envie d’explorer la vallée de Katmandou comme j’en avais l’intention au départ! Je veux être en Inde TOUT DE SUITE! EEEEEE! BON! Bon sens, je me fais défaire mon pas de plan!

Alors pour me calmer un brin et essayer de soulager mes humeurs et les quelques courbatures dans mon dos, je suis allée essayer une séance de reïki tantôt! C’était ma 1e fois et je suis pas trop sûr que ça marche… Mais bon, j’aime essayer de nouvelles choses, alors ça fera partie de mon bagage (sac à dos, pardon!) de vie!

Namasté



Saddhus à Durbar Sq.

1 commentaire:

  1. Allo ! Je suis Myriana, la fille du chum de Lucie(compliqué)...Celle qui espionne ton blog ahah!!Je sais qu'on ne se connait pas...Mais en fait je suis aussi une passionnée de voyages! Hey puis pour de vrai j'adore te lire!!! ( j'ai tout lu en une soirée!) J'aime la façons dont tu nous raconte ton périple on s'y croit vraiment!!
    J'ai déja hâte a ton prochain post!!!
    Je te souhaite plein d'autre activité à cocher sur ta liste de ''chose a faire dans une vie''
    :)
    ps...Si tu trouve encore de l'internet rapide ++ de photos!!

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