samedi 15 janvier 2011

Flotteurs et barbotine…

Pushkar, 17h42

J’ai le cœur dans la flotte et je crains pour la santé mentale de mes intestins (ils sont sous le joug de la bouffe indienne et disons que ce n’est pas de tout repos pour eux!).

J’étais assise sur le bord de la rue à manger mon sandwich israélien (ça fais changement des chapatis… sinon j’aurai bientôt l’air d’un chapatis géant!), lorsque j’ai aperçu quelques petites pommes de routes a quelques pas de moi... Voyez-vous, les vergers sont nombreux ici (en plus d'arpenter les rues a longueur de journée… lire ici : les vaches sacrées… l’excitation des premiers jours à Katmandou est belle et bien passée! Et en croiser une est désormais banal… tout comme regarder ou l’on met les pieds pour ne pas se faire renverser…). Alors, j’étais à dévorer mon sandwich (j’ai quelques peu perdu l’appétit ces jours-ci…) lorsqu’un homme s’est approché dangereusement des pommettes… oh…  ouf… il a mis le pieds en plein dedans…  a regardé (sentant la moelleuse surface sous son pieds j'imagine…) et s’en est allé sans pestiférer…  Rien! J'ai failli exploser de rage lorsque ca m'est arrive... Wrarrrr!

Comme c’est amusant, surveiller  les passants contourner les bouses de vaches, de chameaux, de cochon, les déchets, les mendiants, … Quel passe-temps!

Hier, c’était le Kite festival (cerf-volant) a Pushkar, rien de bien excitant en fin de compte, mais l’excitation des habitants était a son comble. Plusieurs commerces étaient fermés (et ici, c’est la Mecque du shopping!) pour l’occasion et petits et grands étaient à jouer sur les toits… J’étais à la recherche de la maison de Pakhas, un jeune garçon rencontré la veille (un ami de Véronique, une Française rencontrée ici) qui nous avait invité la veille chez lui. Je tournais en rond dans le quartier depuis une demi-heure lorsqu’une femme m’a invitée a monter sur son toit pour essayer de repérer mon jeune ami.

J’ai finalement échoué à cet endroit pour une partie de l’avant-midi… Très accueillante la dame… mais tout compte fait, sa gentillesse cachait du business, car ce qu’elle voulait était de me faire un dessin au henné… J’ai l’impression de n’attirer que ce genre de personne… Même Véronique trouve que je n’ai pas de chance avec les gens que je rencontre… On attire souvent du négatif lorsqu’on est dans un mauvais d’état d’esprit (remarquez cela à la maison!) et c’est ce qui m’arrive… Entk…

Elle avait une petite fille de 5 ans et un garçon de 2 ans. J’étais assise sur une couverture au soleil à me faire faire un henné sur les pieds (ben oui, j’encourage encore l’économie locale! Elle pourra faire manger ses enfants une couple de jour avec les quelques roupies que je lui ai donné…) quand j’ai vu le petit garçon s’accroupir pour faire pipi sur le plancher (les toits des habitations sont plats et les occupants de la demeure y vont régulièrement)… Pour ensuite enchainer un numéro 2… Le petit a fait 3 numéros 2 a divers endroits sur le toit… (dont un a moins d’un mètre de moi…). La maman est allée laver ses fesses (10 minutes plus tard) avec de l’eau (pas de PQ ici…), ramasser les tas avec du papier journal (sans essuyer les traces sur le plancher) pour ensuite les tirer en bas du toit dans la rue. Bah… au point ou ca en est, un peu plus ou un peu moins de marde… Elle est revenue  enlever les croutes de la pâte de mon henné séchée…  sans bien sur se laver les mains… Ah oui, et elle chiquait du bethel a plein, ce qui en plus de pourrir les dents et de les rendre rouges, stimule la production de salive… Qu’est-ce qu’on fais?! Ben, on crache mes amis… des jets et des jets de salive rouge (on en voit partout dans les rues, c’est dégueulasse). Alors ma charmante hôtesse s’est pas gênée pour cracher à côté de nous pendant sa besogne… Ah oui, et c’est pendant que sa fille fait pipi dans un trou sur le toit et que son fils grimpe des escaliers qui se jetent dans le vide... Elle m’aurait avouée avoir accouchée d’un bébé la nuit d’avant et l'avoir jeté dans les ordures que je l’aurais crue…

Mais circonstances atténuantes, elle a grandi dans la rue dans parents, a quittée son mari qui la battait et est maintenant le support de la famille… Ca, c’est si c’est vrai… Je serais même pas étonnée qu’elle m’ait racontée des salades pour faire pitié… Dans ma tête, tout le monde il est beau et il est gentil… je suis plutôt naïve de nature et parfois même candide… Mais le monde il est laid et méchant aussi…

Je n’ai pas l’odorat très développé et j’en remercie la providence, car les effluves qui parviennent jusqu’à mes narines ne sont pas des plus agréables…  J’ai la nausée à perpétuité…

La veille je décidais de m’ouvrir et j’étais bien contente de renverser la vapeur et de chasser ce nuage noir du dessus de ma tête… Mais les peu de fois où je suis entrée en contact avec les gens, acceptant un thé ou une invitation, c’est pour me rendre compte qu’ils ne voulaient que mon argent… Je suis au pays des grands gurus, riche d’un grand passé spirituel et de l’illumination, mais je n’arrive pas à voir ce côté… C’est triste parce que c’est ce côté spiritualité (je ne suis pas à la recherche d’un guru par contre!), yoga et ouverture que je recherchais… Cynique quand je pense que je me suis refermée comme une huître…

Je me retiens afin de demeurer poli, décente (et non-raciste!) pour ne pas vous écrire à quel point je suis écoeurée… C’est trop pour moi et j’ai le cœur dans la flotte…

J’ai rencontré une designer Française, nomade dans l’ame, Véronique qui est à Pushkar pour business. Ici, lors d’une première rencontre on vous demande pour quel genre de business vous y etes! Designer, acheteur, grossistes, propriétaires de magasin, bref tout pleins d’occidentaux sont ici pour acheter des tas de trucs, faire fabriquer des vêtements, etc. J’ai aussi rencontré Josy, du Maroc qui a vécue à NY, en Italie, à travaillé pour les plus grands designers et crée maintenant ses propres collections… J’ai aussi rencontré Cindy, qui vient des Pays-Bas et vient ici pour faire faire ses collections de robes de satin… Je suis en admiration devant ces femmes, vivantes, créatives, aux couilles d’acier! J’ai maintenant l’impression que les miennes sont en papier mâché!

Je me sens un peu mieux ici, car les hommes sont plus respectueux… Au moins, je ne me sens plus comme une proie… Véronique m’a apportée chez ses contacts pour du shopping… Oh la la… C’est la Mecque ici… je vous l’ai dit! Si vous voulez de magnifiques bijoux en argent pour des gratteux de p’tits prix, c’est le temps les filles! Passez-moi votre commande! J’enverrai une boîte à la maison dans 2 jours!

Ce matin, j’ai vu un p’tit garçon tirer un vieux monsieur tout maigre (ils sont généralement tres minces ici et ressemblent à des araignées comme dirait Aravind Adiga dans son best-seller The white tiger) sur une petite planche à roulette (du genre de Kenny dans le film)… Alors j’imagine la maman du garçon lui dire : Va donc promener Pepère, il a besoin de prendre l’air!

Pushkar est un lieu saint de l’hindouisme… j’ai donc eu droit à la puja (rituel religieux) de touriste bénissant ma famille (nous vivrons tous tres vieux et en santé! J’espère au prix que ca m’a coûté! C***! Une autre histoire indienne abracadabrante). Autour du lac, il y a 52 ghats où des centaines de pèlerins barbotent dans ses eaux sacrées pour se purifier... se lavent, brossent leur dents, pipi (j'extrapole, mais c'est clair que tout ca est pas tres propre...)

Il est maintenant 19h16, j’ai toujours besoin de flotteurs, mais les pèlerins ne barbotent plus…

Namasté

1 commentaire:

  1. J'en veux!!! Boucles d'oreilles, chaîne avec ou sans pendentif...:-) Faudrait ben que j'me féminise moi-aussi!
    Rosaliexx

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